Ecrivez votre critique ici svp. Pensez à étoffer un peu :)
Bon, autant le dire d' entrée de jeu, ce livre n'est pas fait pour les zamateurs de pastiches archi-classiques "à la manière de" avec la présence rassurante de ce bon vieux Watson aux commandes de la narration. Certes, le docteur assure bel et bien une partie de ladite narration, en alternance avec Mister Hyde (comme dans les précédents romans de Naugrette ), mais l'holmésien pur jus aura du mal à reconnaître la "patte" du biographe du détective dans ce style halluciné et hallucinant, fait de phrases hachées, d'images fulgurantes, à mi chemin entre le délire verbal du couple Souvestre-Allain quand il nous contait les aventures de Fantômas et l'écriture automatique chère aux surréalistes... le tout n'étant pas aussi incongru ou gratuit que l'on ne pourrait le croire: les seconds étant de grands admirateurs des premiers . Cette façon d' écrire crée un sentiment d'urgence, nécessite une lecture fièvreuse , rapide, lire comme si sa vie en dépendait , sans s'arrêter, sans souffler , d'une traîte , comme on vide un verre d'alcool trop fort . A cette condition seulement le lecteur sera emporté dans le tourbillon des mots et des idées , ayant tout au plus le temps de faire une brève halte aux abords d'une phrase tellement saugrenue, tellement hors contexte, qu'elle en devient sublime. Par contre, si vous lisez plutôt lentement, du fait d'un emploi du temps chargé , je pense que la lecture en "tranches napolitaines " ne peut convenir à cet ouvrage . Elle ne déboucherait que sur une certaine incompréhension .Pire, un certain ennui !
L'histoire elle même est prétexte, prétexte à péripéties qui s'accumulent sans vraiment s'emboîter, comme, une fois encore , dans les bons romans populaires . L'idée de base est une série de vols de tableaux qui mène Sherlock et Watson à Venise . Je pourrais en dire plus , en dire moins, ça ne changerait pas grand chose . Ce n'est pas l'histoire mais les phrases elles mêmes qui portent le lecteur, et même l'emportent dans un véritable tourbillon . Les références passent comme des trains express , canoniques ou autres, Baskerville, Mortimer, Hyde, Irene Adler , Brahms, le professeur Higgins , le colonel Pickering, Mahler, Doris Day, Hitchcock, Boris Karloff, Tintin, parfois cités, parfois évoqués au détour d'une tournure de phrase sur laquelle, à nouveau, on a à peine le temps de s'arrêter . Motus et bouche cousue . Je dirai même plus. Holmes lui même est gagné par la fièvre des mots, il parle, il parle encore, sautant d'un sujet à l'autre, la musique, la peinture, il parle avec une passion communicative, il largue l'auditeur, il s'emballe...qu'importe: il fascine !
Comme ce livre ! Sauf qu'il peut aussi agacer et qu'il agacera !
Bon..." Faites vous une idée en bas de ça ", comme on dit à Bruxelles...pas facile ! En tout cas, vraiment, impérativement, n'abordez pas ce livre comme un "pastiche" , même si, l'un dans l'autre, c'est quand même son état civil, vous passeriez à côté de quelque-chose de très...
vous passeriez à côté de quelque-chose en tout cas !
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