C'est encore dans la boîte en fer blanc de Watson que l'on a trouvé ces
nouvelles archives inédites du bon docteur. Plus précisément, c'est le
docteur en philosophie John F. Watson, homonyme quasi-parfait de John H.
Watson, qui gardait pour lui ces histoires, trouvée auprès d'une parente du
collègue et ami de Sherlock Holmes.
Chouette, de l'inédit.
June Thomson prend un plaisir savant à glisser ses histoires dans des
espaces laissés par Conan Doyle, des untolds. Ainsi, nous découvrons le
vieil Abraham que Holmes ne peut « laisser dans sa frayeur », au cours de
« La disparition de Lady France Carfax » de Doyle. Autre exemple « La
succession Smith-Mortimer » est une untold mentionnée dans « Le pince nez en
or ». Et ainsi de suite. de références en rappels de lieux visités par
Holmes sous la plume de Conan Doyle.
C'est envolé, vif, parfois tranché un peu rapidement. Quelques déductions
peuvent sembler un peu hâtives, mais une écriture convaincante suffit à les
faire admettre dans l'immédiat, d'autant que ce sont, dans ces cas là, des
déduction « d'ambiance », pas nécessaires aux intrigues principales. June
Thomson maîtrise parfaitement la forme canonique, mais c'est aussi une
réelle auteur de polar : les intrigues sont bien agencées, les
descriptions .juste bien pour ne pas lasser, le format « nouvelle » est bien
rythmé. C'est « carré » !
Je trouve, par contre, qu'elle peine parfois un peu à mettre de l'humanité
dans ces nouvelles, une fantaisie qui serait plus souvent bienvenue.
Etrange, puisque j'avais apprécié son « Watson & Holmes » justement pour son
approche humaine des relations entre nos héros, mais aussi des leurs
histoires personnelles. A croire qu'ici elle produit ses écrits selon deux
ou trois structures prédéfinies de récit, et voilà. Mais n'est-ce pas le cas
dans le canon, après tout ?
Il n'empêche, tout cela est très bien fait, érudit, et à conseiller à
tou-te-s !
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